dimanche, octobre 29, 2006

Bordelodytes et Troglodytes!

Rencontre
Il y a quelques temps j'ai croisé un bon ami, Paul Boredeleau, qui est illustrateur-pigiste. On s'est connu au secondaire, alors qu'il ennoblissait le journal de la polyvalente de ses bandes dessinées toutes plus éclatées les unes que les autres. Il avait un an de plus mais était déjà à des années lumières de nous, graphiquement parlant. Après plusieurs années de travail comme illustrateur émérite tant au Québec, au Canada qu'aux États-Unis, il revient enfin à la bande dessinée avec sa série Les Troglodytes.

Allez vite visiter son bloglodyte à l'adresse suivante:
http://bloglodyte.bedeka.org/

Or, lors de notre rencontre, Paul m'a demandé de lui confectionner un Troglodyte à la Leif Tande. Mes premiers essais furent lamentables et je ne les ai pas gardés. Puis, j'ai eu l'idée du Flatuloglodyte, un Troglodyte se déplaçant grâce à des flatulences expulsées de son anus démesuré. J'ai alors commencé à faire des croquis.

Voici l'évolution du Flatuloglodyte

Flatuloglodytus Primopetitpétus

Il y a huit millions d'années on trouvait ce poisson des profondeurs, le Flatuloglobytus Primopétus, qui était doté d'une nageoire dorsale inutile. Ses yeux prenaient place au bout de longues antennes fragiles et son rectum était mal adapté aux déplacements en profondeur. Il disparut rapidement.



Le Flatuloglodytus Deuxiobabinanus

Ce grasouillet parent du Primopetitpétus lui a survécu un certain temps. On en trouvait encore il y a six millions d'années. Ses yeux lourds au bout de courtes antennes montraient déjà des signes d'évolution. La superfétatoire nageoire dorsale de son cousin se transforma en excroissances épineuses, typiquement Trogloditiennes. Son rectum Choux-floral ressemblait plus à une verrue fécale qu'à un moyen de propultion efficace. De plus, sa babine tombante l'empêchait de séduire efficacement les femelles, ce qui étiola bien vite l'espèce.



Le Flatuloglodytus Tertiosuprapétus
Doté d'un organe anal super performant, ce rejeton aux yeux protubérants se dirigeait grâce à ses longues nageoires ventrales. Ses dents acérées et ses épines dorsales empoisonnées firent de lui un redoutable prédateur des profondeurs. Malheureusement, cette espèce disparut mystérieusement il y a de cela environ deux millions d'années. Le canibalisme intra-espèce en serait la cause la plus probable.



Le Flatuloglodyte Quatropétopustulus
Enfin, l'actuel représentant de l'espèce, le Flatuloglodyte, est doté de trois yeux, dont un lumineux. Ses épines dorsales sont plus souples mais leur venin n'en est que plus foudroyant. Son organe rectal est un véritable chef-d'oeuvre de propultion sous-marine. Il est la fine fleur de l'espèce.

Nous en voyons ici un rare spécimen, photographié dans les eaux profondes de la fosse abyssale du fleuve St-Laurent.

jeudi, octobre 19, 2006

Absence prolongée!

Excuses et raisons
Salutations à tous. Je veux m'excuser de ce manque d'assiduité à mon blog. Je vous ai âprement négligés et j'ai plein de bonnes raisons pour ça, malgré qu'aucune ne me convainque entièrement. Voyons plutôt ce que vous en pensez:

Raison #1:
Je ne tiens vraiment pas la forme ces temps-ci.
C'est vrai. J'ai plein de petits bobos idiots (petite bronchite, lassitude généralisée, douce migraine perpétuelle, mini-vertiges, etc) mais en somme rien de gros ou de grave. C'est navrant et pathétique de ma part de m'en plaindre.
En plus, il y a ma bonne amie Danaée qui, elle, est d'une assiduité EXEMPLAIRE sur son blog malgré les épreuves. Allez donc la visiter, c'est un vrai rayon de soleil en cet automne pluvieux. (et elle rends mes petits maux bénins!)
http://soleilentete.canalblog.com/

Raison #2:
C'est ma charmante copine qui m'a souligné la chose: Je viens de terminer un livre. S'en suit invariablement une période où, selon elle, et elle est bien placée pour parler, je retombe au neutre. L'excès d'adrénaline créatrice qui m'a tenu actif, en négligeant éhonteusement les minimums requis de sommeil, s'est dissipée et tous les signes annonciateurs de déficiences physiques, sublimés, ignorés ou négligés jusque là, refont tout-à-coup surface. Mon corps ayant accumulé une énorme fatigue afin d'abbattre la somme de boulot requise en un temps concis ne combat qu'à moitié et même le sommeil n'a plus d'effet réparateur.
Être une personne d'extrême n'a pas que de bons côtés.
Bon. Est-ce vraiment cela?
Qui sait?

Raison # 3:
Ne planchant sur rien, présentement, et n'étant déjà pas un grand adepte des croquis ou autres dessins préparatoires. Je ne fais donc RIEN visuellement, d'où la non-pertinence de venir écrire dans un blog de création en n'ayant rien à montrer. Oh, je pourrais bien gribouiller des petits truc, histoire de venir laisser mon petit mot de temps à autre, mais ce ne serait que des nananes pour vous garder attentifs, non? En même temps, j'ai toujours mêlé allègrement dessins nouveaux, vieux trucs et commentaires personnels. C'est peut-être juste ma botte qui rate trop souvent mon c...

Raison # 4:
Je commence à penser à mon prochain album. Mais c'est un truc spécial. J'ai rien fait de tel avant et je m'en sens une grande responsabilité. Il me serait facile d'avoir l'air d'un minuscule David s'attaquant à un immense Goliath... euh, attendez un peu... David il a gagné, non? Mauvaise métaphore. En fait, il m'est très facile d'appréhender l'échec sur ce projet. C'est grisant et stressant à la fois. C'est aussi ce qui me pousse à penser qu'il me faudrait détenir toutes les clefs de l'énigme avant de m'y lancer. Toutefois, ce genre de projet s'étire sur trop de temps et requiert une approche si rationnelle que je m'en désintéresse rapidement, habituellement, au profit d'une attaque plus improvisée, personnelle et sans compromis (mais aussi sans filets!)
Peut-être faut-il seulement que j'accepte, que j'assume entièrement l'éventualité d'un cuisant échec et me laisse simplement aller. C'est ce que j'ai fait sur Morlac. Les réaction furent tantôt bonnes, tantôt moins, mais en gros, je suis content du travail accompli. Mon but y a été atteint. (bla bla bla, sérieusement, vous lisez encore?)

Raison #5:
J'ai pas le temps. Je travaille pas mal, j'ai recommencé à enseigner pour une deuxième session (et on parle dans mon dos de m'ajouter un/des cours), la famille est une source de joie inestimable (mais ça suce toute mon énergie et c'est bruyant pas possible deux petits bambins!) et le temps est gris, morne et sombre.
C'est ma raison la plus bidon.
Mon quotidien est ainsi construit. L'accepter c'est y trouver le bonheur. Le combattre c'est demeurer éternellement insatisfait. Le choix semble tout fait.

Raison #6:
La banlieue m'agresse.
C'est comique, je disais l'autre jour à un ami que je me sens comme un gros barbu poilu en speedo parmi une formation de nageuses synchronisées. Je m'explique. Ici, en balieue, tout le monde fait la même chose, au même moment, en même temps. C'est HALLUCINANT!
Exemple poubelles: le mercredi matin, toutes les poubelles roulantes des voisins sont sorties proprement dans leurs entrées, côtoyant amicalement leurs petits bacs bleus de recyclage. Évidemment. Nous sommes déjà en retard quand soudain nous réalisons qu'il nous faut retourner à l'intérieur trier les déchets pour faire partie de la "famille".
Exemple gazon: Ils font TOUS leurs gazons la même journée (alors que nous, on a idiotement prévu une sortie en famille et que le lendemain, qu'on s'était réservé pour l'horticulture, il pleut des cordes).
Exemple feuilles: Il y a quelques jours, le matin, nous quittons pour le travail. Au retour, le soir, TOUS les voisins (sauf nous évidemment) ont cordés, de façon identique, entre 5 et 6 sacs oranges de feuilles près de leur entrées. QUAND ont-ils fait ça? Travaillent-ils?
Exemple déneigement: Encore une fois, au retour du bureau, nous notons que tout le monde (sauf nous, toujours) a un petit piquet de couleur identique planté près de leur entrée pour le déneigement.
Exemple automobile: Ils ont tous deux ou trois voitures, mais peu importe combien ils en ont, ils les stationnent toujours dans la rue plutôt que dans leur entrée (Pourquoi?)! De plus, ils partent tous pour le bureau, le matin, seuls dans un de leurs véhicules. Alors qu'on part à quatre, les enfants et nous, ce qui a tendance à rendre l'heure du départ assez alléatoire (retard!).
Exemple clôture à neige: pour tous les faire chier, j'ai mis mes clôtures à neige fin août. Depuis, ils se remettent continuellement en question et se demandent ce que je connais de plus qu'eux en herboricologie, Har har har!
(bon, c'est pas vrai, mais des fois j'aurais le goût!:-)

En fin de compte, accuser la banlieue de tous les maux est très satisfaisant (mais pas une bonne excuse!).

Raison #7:
Je sais fort bien que si je passe trop de temps sans y écrire, je ferai un excès idiot sur mon blog et vous y assomerai de trucs inutiles et par trop prolixes (comme ce soir). Je m'en excuse donc et vous promets quelques petits crobards exclusifs très bientôt. :)

Bien à vous, Leif.

lundi, octobre 09, 2006

Signet d'excuses!

Un signet pour William.
Après des semaines de harcèlement psychologique, je me suis enfin décidé à faire un signet pour l'album William. Je devais, depuis des lustres, faire un signet d'excuses, pour l'inversion des pages 32-33 avec les pages 34-35 afin de rassurer les libraires que l'erreur se trouvait bien dans tous les livres et pas juste dans celui ramené par un lecteur déçu et frustré.

Alors voici une proposition de signet. Bien entendu, vos commentaires sont les bienvenus, surtout celui de Jimmy (qui arrêtera peut-être de m'envoyer des pourriels de haine, de menace et de Viagra-Cialis) afin de mener cette merveilleuse aventure à sa conclusion.

Pour ce qui est de ma production, c'est tranquille. Quand je viens de terminer une histoire, comme dans le cas de Danger Public, j'ai toujours un petit passage à vide. Une période de laxisme profond où je mets mon cerveau à "off" et me nourris béatement de tévé. Cela durera jusqu'à ce que l'inspiration frappe à nouveau. En attendant, je mettrai en ligne des trucs inédits mais rien de récent, je dessine rarement (jamais) entre les histoires.

Bin quoi?

Les cordonniers passent-ils leur temps libres à réparer des chaussures? Les cinéastes font-ils du Kino entre leurs films? Les grands chefs se préparent-ils de la bouillabaisse à l'Osso-Bucco farci à l'emmenthal de chèvre pour dîner? Les neurochirurgiens opèrent-ils leurs enfants, en vacances, histoire de garder la main?
Bon, alors on est pas tenu de dessiner à toutes les minutes de libre que l'on a. Moi, quand j'ai terminé un album, j'ai plus trop le goût de dessiner avant quelques semaines. C'est comme ça!

vendredi, octobre 06, 2006

Terminé!













Là, c'est vrai pour vrai de vrai!
C'est terminé. J'ai mis la touche finale à l'histoire "Danger Public" hier soir (le 4 octobre). Il reste plus qu'à la faire lire à Philippe, afin d'avoir son approbation (ce sera pas dur, il est tout maigrelet alors s'il dit autre chose que oui...), ensuite l'envoyer à Jimmy pour que le tout soit numérisé.
Puis je vais reprendre les scans et y ajouter des gris et/ou une couleur (je suis pas encore fixé là dessus et comme j'en ai pas vraiement encore parlé à l'éditeur, ça risque d'être gris!). De toute façon, ça a été pensé pour être du gris. Si j'utilisait la bichromie, en ajoutant du rouge par exemple (en fait, c'est la seule couleur qui ferait du sens avec ce récit!) je suis pas sûr que cette couleur servirait correctement le récit. J'y réfléchis encore.

(ah oui, fiez-vous pas sur l'ajout de rouge que vous voyez ci-haut. Je l'ai fait en sélectionnant les masses de gris et c'est pourquoi il y a tant de picots parasites rouges partout. La vraie version en sera exempte, bien évidemment).

Après, il y aura la page couverture à designer et les pages de garde et tout le toutim, mais le plus gros de la job est fait. Ouf!

Quelques statistiques.
Pour mes amis comptables (hahaha!) voici quelques chiffres.

Pagination:

Qui dit une image vaut mille mots a tort. La nouvelle de PhlppGrrd comptait 9 pages, ma bande dessinée en compte 85.
Si on compte qu'il y a environ 400 mots par page, fois 9 pages, ça nous donne 3600 mots au total. Divisons ce total par 85 (pages) et nous obtenons le ratio suivant: Une page vaut 42.35 mots.
Cependant, une page n'égale pas une image! Il y a souvent plusieurs images (cases) par page. En tout, il y a ± 275 cases dans Danger Public. Alors divisons 3600 par 275, ce qui donne + ou - 13.09.
Il apert donc qu'une image vaut 13.09 mots, dans le cas qui nous intéresse!

Temps de travail:
Depuis le 12 juillet il s'est écoulé 85 jours (en date de la fin de la BD, ce 4 octobre), et j'ai évalué approximativement qu'à raison de 2 à 4 heures par soir, de façon irrégulière, j'ai en tout passé... 85 heures à travailler sur cette bande dessinée. Ce qui donne assez clairement une moyenne d'une page à l'heure.

Salaire:
Comme il est de bon ton pour une maison d'édition de donner un "à valoir" de 500$ à l'auteur, cela me fait un salaire horaire (ou page, c'est équivalent dans ce cas) de 5,88$.
Vous croyez que c'est minable? Attendez un peu, je n'ai pas encore enlevé la part qui revient au scénariste!

Nécrologie imaginaire:
Il n'y a aucun mort avant la page 5.
À la page 15 on compte seulement 3 cadavres.
On atteint 29 macchabées à la page 27.
Les dommages collatéraux se chiffrent à 101 décès rendu à la page 59.
Finalement, il y a en tout 130 victimes tout au long des 85 pages du récit.

Nécrologie réelle:
Aucun animal ou être humain n'a été martyrisé, blessé ou torturé pendant la réalisation de cette histoire. Tout au plus, quelques insectes et plusieurs millions de mes neurones auront péri.

Post Mortem

Bin voilà. J'ai déjà des idées concernant la prochaine bande dessinée sur laquelle je vais travailler. Cependant, il est beaucoup trop tôt pour vous en parler. En attendant, je vais prendre un petit break bien mérité et besogner sur de petits projets relaxants, sans pression ou deadlines, projets que je me ferai un plaisir de partager avec vous éventuellement. Promis.

Quiz
Ah oui, en terminant, il y a un clin d'oeil à une de mes ancienne BD dans cette page 80 que vous avez en deux déclinaisons ci-haut. Qui donc saura relever la chose?


Ciao, et portez-vous bien!

mercredi, octobre 04, 2006

Danger Public Again













J'ai menti!!!
Non, à vrai dire j'ai présumé de mes forces et de ma célérité. Hé non, Danger Public n'est pas encore tout à fait terminé. J'ai décidé de reprendre deux pages qui ne me plaisaient pas du tout et, pour mal faire, j'ai repris tout ce qui suivait aussi (heureusement, il s'agissait pas des pages 1 et 2!!!). Alors je bosse encore sur ces dernières pages, histoire de faire honneur au dénouement de l'histoire de ce cher Philippe.

Pages 63 et 74
Ça me tentais de vous montrer les deux pages où j'ai utilisé le crayon de plomb. L'idée, dans le premier cas, est de décaler l'action d'avec le présent. Il s'agit de scénarii que le personnage central se construit, alors il est intéressant de le mettre en perspective tant textuellement que visuellement.

Dans le cas de la page 74, cette idée est poussée un peu plus loin. Le personnage central est à la fois vu au présent et au figuré. Il s'intègre peu à peu dans la fantaisie jusqu'à en faire partie. Bien entendu, cet effet aurait probablement pu être plus souligné si la progression eut pris place plus graduellement, dans un plus grand nombre de cases par exemple, mais le but n'est pas uniquement de faire fonctionner les effets, mais surtout d'accompagner la narration à un rythme régulier et continu.

Le crayon de plomb permet tout de même des effets intéressants. Je déteste pas les résultats. Toutefois, pour en arriver à une page finale satisfaisante, c'est énormément plus de travail qU'en encrage. Alors je crois pas que vous verrez un album au plomb de Leif Tande avant un méchant boutte. :-)

Auto-Boulot-BD-Bato-Dodo
Pour ce qui est du reste, j'ai un torticolis de la mort, mais autrement, ça va pas mal du tout. On commence à se faire à notre routine quotidienne de déplacements banlieue-ville-banlieue. Notre vignette de stationnement sur la rue étant désormais échue, nous devons désormais garer la voiture dans un stationnement payant. C'est une grosse dépense mais au moins on (je) n'aura pas à déneiger la bagnole cet hiver.

Ah oui, le "Bato"... c'est juste qu'on a pris le temps d'aller voir le Queen Mary II dans le Vieux Port. Quel immense amas de feraille! C'est AHURISSANT. Et ça flotte!
Merci Archimède!